28/09-01/10: les Terres Noires

Voulu depuis longtemps par notre Président, le séjour à Digne-les-Bains prévu en mai a connu un premier report en raison d’une météo exécrable. Bien leur en a pris: cette fin du mois de septembre est exceptionnelle et les températures sont estivales. Premier bon point.

Second bon point, le logement a fait le plein. 8 randonneurs sont inscrits, de quoi remplir également un camion: Bruno, Aurélien, Fréd, Claude, Mickaël, Laurent, Franck et Gaël. Une belle équipe. Ca promet.

L’organisation est militaire: RDV la veille pour le chargement de la remorque. Tout le monde livre son vélo sauf… Claude qui doit encore le préparer (qui a dit bricoler?).

Jour 1

C’est donc par le chargement du dernier VTT (et quel VTT!) que commence la première journée, avant d’aller récupérer les Mézirois et le Montbéliardais, puis le Dampierrois.

La troupe au complet, chargé à bloc, l’attelage se lance à l’assaut de l’A36 pour 600km, avec un Claude affaibli par quelque virus.

Après quelques heures, il est temps de faire une première pause sur une aire fort agréable en bord de nationale.

Les boissons sont des boissons de sportifs…

A l’arrivée, c’est la découverte du village de 450 âmes: Marcoux, Alpes de Haute Provence, à 6km de Digne-les-Bains, idéalement placé dans le domaine des Terres Noires.

Les vélos déchargés et les chambres distribuées, c’est déjà l’heure d’aller découvrir le terrain. Tout le monde en tenue pour s’élancer sur le circuit n°17, un œil sur la montre tout de même car les journées sont courtes. Après une approche agréable via un chemin blanc-gris, c’est l’heure d’attaquer les choses sérieuses: premier single, avec une entrée en matière qui calme tout le monde. Si c’est comme ça tout du long, il va falloir être fin sur les commandes.

Las, c’est aussi le moment où Claude s’aperçoit que son frein arrière un peu lâche est en fait complètement mort! L’EPIC a encore frappé. Claude fait demi-tour.

Fort heureusement après une dizaine de mètres, la suite est plus raisonnable. Un magnifique single, certes peu large, hyper sinueux, et à flanc de colline, impose un pilotage tout en finesse. Le pied!

Enfin les voilà, leurs premières terres noires. Incroyable curiosité géologique, le sol singe des vagues figées dans leur mouvement. Surfer sur les vagues devient alors un jeu enivrant, mais attention, il faut rester vigilant, car les pièges sont nombreux.

L’euphorie gagne Aurélien qui s’élance dans un goulet Digne 😉 des tranchées de la première guerre. Mais après quelques virages il s’aperçoit que ça coince au niveau des pédales: mauvaise direction!

Ils arrivent dans un petit hameau, mais le soleil a déjà disparu. Laurent les emmènerait bien sur la suite du circuit, mais les autres le consolent: il faut rentrer par la route, ils n’ont pas les frontales.

Pour une première, c’est une réussite. Note: 7/8 😉

20km, 577m D+.

La soirée se poursuit autour d’un verre d’eau plate et de quelques tranches de pain. Euh non, en fait c’est bière, vin rouge, cake salé, merguez-saucissses et salade pâtes-tomates. Sans oublier 2 petits chèvres de la région et une bonne tarte aux prunes! Au lit.

Jour 2

La nuit a fait ses victimes. Claude ayant alterné toux et ronflements, Bruno a fini dans le canapé. Gaël a juré toute la nuit contre cette foutue cloche qui sonne une fois toutes les 1/2h, et 2 fois l’heure: Soit 24 coups à minuit!!!

6h30-7h: la maison s’éveille doucement, les guerriers se lèvent. L’odeur du café remplace les odeurs corporelles les plus intimes, et c’est parti pour un bon gros petit déjeuner. Les plus gourmands se voient servir une assiette d’œufs brouillés du chef Bruno (enfin préparés par Bruno).

Afin de ne pas laisser Claude en difficulté, un groupe l’accompagne à Digne chez le premier vélociste qui ouvre pour une tentative de réparation du frein récalcitrant. Les autres les rejoignent ensuite. Lorsqu’ils arrivent le mécano essaye une 2ème intraveineuse de liquide de frein mais il doit se rendre à l’évidence, le frein est mort. Décision de le remplacer.

Mais à peine la décision est prise qu’une deuxième mauvaise nouvelle arrive: le disque a dépassé sa côté d’usure depuis longtemps (1.15mm au lieu d’1,6 mini). C’est donc avec un frein AR 100% neuf que Claude repart. Sachant que le frein AV a le même âge, on vous laisse imaginer…

Soulagé par cette opération de dernière minute, Gaël insiste pour que Claude rôde ses plaquettes sur le parking, ce à quoi il s’applique consciencieusement. Enfin le sourire est revenu sur son visage. Si Claude est heureux, alors…

Direction le circuit n°7, 30km/1000m annoncé. Forcément ça monte et comme c’est en plein soleil, ça chauffe déjà.

Ils descendent le col et traversent un oued, puis arrivent dans le charmant village de Champtercier où ils profitent de l’ombre d’un arbre pour reprendre des forces.

Le parcours les mènent ensuite à Thoard où les tentations sont grandes: des terrasses les appellent et Claude se verrait bien s’y reposer devant une bonne bière. Mais il y a encore quelques grimpettes, et il faut garder des jambes.

La montée suivante est fort longue, et en plein soleil. Les efforts se font sentir, sauf pour les mobylettes: Laurent, Aurélien, Bruno et Fred.

Enfin la montée se termine. Il y a débat sur l’heure de la pause médiane, mais le lieu manque de charme alors ils entament la descente et après un single extra trouvent un lieu adapté: ombre pour la sieste et point de vue pour le pique-nique.

Bien reposé, le ventre bien rempli, ils poursuivent la descente fabuleuse et rejoignent Courbons offrant un panorama magnifique sur la région de Digne.

Ils rentrent sur Digne pour la fin de la première partie de journée et se laissent convaincre par Nadia de boire une boisson de récupération, mais déclinent le couscous.

Cette pause bien méritée est l’occasion de décider de la suite. Comme personne n’a envie de rentrer à Marcoux par la route et qu’il reste encore du temps, ils décident de partir sur la trace n°21 et aller jouer sur les célèbres toboggans!

Ils sortent de Digne par les Thermes et s’élancent dans une ascension de 7km. De lacets en lacets le peloton s’étire puis éclate. Laurent fidèle à son habitude va chercher tous les points puis fait 1/2 tour pour venir encourager les galériens du fond de peloton.

La montée en plein soleil sur le macadam laisse des traces, mais enfin ils vont pouvoir attaquer les choses sérieuses.

Après un chemin blanc, les voici au cœur du massif: les toboggans.

Afin de revenir à une heure raisonnable sur Marcoux, ils délaissent la boucle des Chasseurs qu’ils reviendront faire le lendemain et passent au circuit 17.

Il reste encore une longue montée toute en épingles au cœur du massif, pour enfin basculer du côté de Marcoux. Mais le groupe se scinde involontairement: 6 VTTistes s’égarent alors que Claude et Gaël restent sur la bonne voie.

Le final est somptueux, parfois très engagé, mais ce qui compte c’est le résultat et Claude et Gaël franchissent la ligne d’arrivée avec plus de 30 min d’avance sur les mobylettes, l’histoire du lièvre et de la tortue.

On vous a niqués!

La soirée se passe autour de l’éternelle tournée de bière et en dégustant un excellent plat de lasagnes. Enfin pour Aurélien c’était des lasagnes, pour les autres ça ressemblait quand même plus à un hachis parmentier.

63 km, 1810m d+. Sortie jugée un peu dure en D+, Gaël et Laurent promettent de faire moins le lendemain et visent entre 1000 et 1400, mais avec une petite surprise: les crètes.

Le GPS n’a été mis en route qu’à Digne il manque donc 10km sur l’image

Jour 3

Deuxième nuit. Bruno avait fuit la chambre de Claude pour rejoindre Franck et Aurélien dans la chambre des enfants, mais ceux-ci ont déménagé son matelas manu militari dans le salon. Ce qui ne l’a pas empêché de bien dormir. Le clocher lui, a continué de sonner toutes les 1/2h…

Encore un bon petit déjeuner qui remplit les estomacs avant de prendre la direction de Digne pour le circuit n°8, puis rejoindre le secteur Marcoux pour emprunter le 16. Ca commence mal, il se font doubler par une mamie en vélo de ville! Vexés ils choisissent les sentiers.

Pour ne pas changer, il faut monter. Via un chemin blanc, mais très vite ils bifurquent vers un magnifique single à flanc de montagne. Sinueux à souhait, il les emmène à un point d’eau, car déjà il fait chaud.

Court répit pour les mollets, il faut encore monter. Ils décident d’immortaliser cet instant au milieu des buis.

Bruno insiste pour un selfie très réussi.

Surprise en entamant la descente, un petit village émerge à côté d’une excroissance incongrue. En effet, à côté du village d’Entrages, se tient un terril. Enfin, c’est comme ça que Laurent et Gaël, les 2 nordistes, voient cette protubérance.

Le village est visité pour le plaisir des yeux, quitte à interrompre une lectrice qui comptait bien sur son moment de tranquillité.

Il faut encore pédaler un moment avant que le groupe ne décide de faire sa pause médiane. Enfin presque tout le groupe puisque Bruno a continué. Inquiet de ne voir personne le suivre il rebrousse chemin pour les retrouver casse-croûte à la main.

Malgré la pause, Claude alerte: les voyants sont au rouge, il ne fera pas 1800 comme la veille. Laurent rassure, il pourra les attendre aux Chasseurs pendant qu’ils iront faire les crètes.

Après un changement de plaquettes AV express pour Claude (remplacement de plaquettes très usées par des plaquettes usées sur un disque épais comme du papier à cigarette…), les voilà qui arrivent aux Chasseurs. Claude est abandonné sur place pour une sieste réparatrice, tandis que les autres s’élancent à l’assaut des crètes.

A partir de là, c’est le trou noir. On ne sait pas ce qu’il s’est passé. Claude, seul témoin de loin de la scène a vu des points colorés se déplacer sur les crètes, mais les participants à cette boucle reviennent le visage fermé, blanc et trempés de sueurs. Pas un mot ne sortira, chacun étant muet comme une tombe, emportant le lourd secret jusqu’à la leur.

Mais les peines sont vite oubliées. Claude est requinqué, ils se jettent dans le single des Chasseurs, exceptionnel de flow et se retrouvent vite à nouveau sur les terres noires. Laurent guide. Pour éviter la grande boucle et espérer tenir la promesse faite à Claude de ne pas dépasser 1400m, ils empruntent un sentier barré d’une croix.

Ce sentier assez engagé les emmène au fond d’un canyon, où les fossiles reposent. De peur de les rejoindre, ils s’empressent de s’extraire de cette mini Vallée de la Mort où la chaleur est écrasante.

La remontée est dure, mais au moins ils ont fait une belle coupe, réduisant ainsi le parcours. Arrivés en haut, les mémoires se mélangent. Bruno part à gauche, puis non c’était à droite, puis revient à gauche, et enfin repart à droite. Claude en tombe du vélo.

Les corps et les réserves en eau s’épuisent. Aurélien s’esclaffe: il est à sec, il n’a plus qu’un bidon et demi. Fred lui est à sec. Il est temps de rentrer. Plus personne n’ose communiquer le D+ à Claude qui a allègrement franchi le seuil psychologique. Il faut avancer pour retrouver espoir.

Celui-ci arrive avec la pancarte du circuit 16. Encore un effort de grimpette et les voilà à l’entrée d’un single. Bruno menace: c’est descendre maintenant, ou continuer à monter jusqu’à la route. Tout le monde se ravise et les voilà partis dans la dernière descente très empierrées qui les mènera à Marcoux.

La fin c’est comme d’habitude. Un petit groupe de 4 VTTistes (Laurent, Bruno, Aurélien, Fred) se positionne à 1 km de l’arrivée. Puis c’est une course effreinée jusqu’au pied de l’escalier qui mène à la maison. Les 4 autres eux arrivent tranquillement.

55km, 1740m D+: ils ont écouté Bruno et fait moins que la veille 😮.

On prend les mêmes et on recommence: bières, biscuits salés, saucissons avant d’attaquer la cuisine. Laurent et Gaël partent faire les courses. Salade de tomate féta, coleslaw, gratin de pates, accompagnent brochettes de bœuf et agneau, les côtes de porc (dans l’échine SVP), histoire que les vins blancs ne se sentent pas seuls.

Fred et Claude assurent au BBQ.

Les rois de la grillade

Bruno lui transforme un rien en plats gastro, avec le raisin du jardin.

Jour 4

Claude a dit, 3 jours de sandwiches, ça commence à bien faire. Alors ils remballent tout et prennent la route, s’arrêtant à Grenoble pour une pause bien méritée dans un restau. Aurélien puis Fred prennent le volant les emmenant à bon port.

Le making off

Ce qu’on ne pouvait pas vous montrer et qu’on ne vous montrera pas.

Les crètes, ce qu’il s’est vraiment passé.

L’art de la sieste

L’art du camouflage:

Pas besoin d’antivol, il suffit de se fondre dans le décor

Aux innocents les mains pleines: