Frimas hivernal, neige, stage, famille en visite, excuse à 2 balles, fainéantise … les éléments sont réunis pour une faible participation. Heureusement qu’il y a les piliers, les tauliers, ceux qui tiennent la barre quand le vent se lève: Daniel, Eric, Patrick et Gaël.
1ère question: avec ou sans boue? Ne se faisant pas beaucoup d’illusion sur le niveau d’adhérence, ils empruntent la rue des vignes. Le moral est au plus bas. Ca parle retraite, années d’ici la quille et heureusement qu’une petite flatterie de Gaël qui leur dit espérer avoir leur forme à leur âge vient revigorer nos 3 lascars qui, pour un peu, faisaient demi-tour pour rentrer à la Maison Blanche.
En s’éloignant de Beaucourt le sol blanchit, ce qui n’est pas désagréable. La boue est dure en surface. Gaël les emmène au Pont Sarrazin, le contourne en direction de Vandoncourt, et enfin reprend direction le sud via un itinéraire bis totalement improvisé qu’aucun de ses acolytes ne relève. Pas même quand, au milieu d’une petite clairière, Gaël se raccroche à des traces de pas dans la neige pour essayer de sortir de ce qui semble être un cul de sac. Personne ne s’aperçoit du subterfuge et ils retrouvent un chemin habituel vers Abbevillers, ville bien connue pour ses coucous.
Ils descendent sur Meslières, ce qui va être le point de départ de ce nous appellerons le festival « Dada ». Pour ceux qui nous suivent depuis longtemps, Dada est surnommé El Professor. Mais aussi « Jaeger », non pas pour sa propension à s’affoler comme l’aiguille du dit compteur à l’approche d’un matériau radioactif, mais pour sa célèbre Maxime « Jé gère ». Aujourd’hui la maxime était restée bien au chaud.
1ère alerte, après que 4 motards les aient dépassés, ils quittent Meslières et empruntent le petit single sur la droite. Un poil technique car en courbe et légèrement en dévers, il piège Dada qui glisse dans une synchro absolument parfaite des 2 roues et se vautre lourdement sur le sol. Mais c’est sans connaître l’extrême agilité de l’homme aux origines espagnoles, qui remonte à la vitesse de l’éclair sur son fidèle destroyer et repart l’air de rien.
Ils terminent la boucle et remontent sur Abbévillers, empruntant le même single qu’à l’aller mais sans Pat’ qui rentre par la route. Alors que le sentier est connu puisque parcouru dans l’autre sens à l’aller, Dada va une nouvelle fois au tas en prétextant essayer une nouvelle technique: pédaler mais laisser son vélo choisir la trajectoire. Technique non retenue.
A la sortie d’Abbevillers Gaël se prend pour David Vincent, cherchant un chemin qu’il… finit par trouver. Certains verront dans cette trace ce que leur imagination veut bien leur montrer.
Sur la route Montbouton-Abvevillers, Eric rentre et les 2 finalistes s’en vont faire leurs ablutions de pneus dans la boue. Après une trentaine de mètres, Gaël entend un juron. Il s’arrête, se retourne et voit Daniel en train de se faire un bain de pied dans l’eau glacée. Il secoue la tête devant tant d’inconscience et décide d’abréger avant de devoir ramener Dada sur ses épaules.
Il est temps de rentrer: le terrain est un mixte de neige et de boue particulièrement glissant. C’est un vrai exercice d’équilibriste. Enfin ils voient la fin, plus qu’une ornière à passer, Gaël ralentit, cherche la bonne trajectoire, passe en souplesse. Derrière Dada choisit une trajectoire et son vélo en choisit une autre. Résultat, encore une glissade. Sentant la lourde responsabilité qui pèse sur ses épaules, Gaël adapte la fin: il opte pour la variante moins rapide pour redescendre sur la route de Saint-Dizier, et tend l’oreille à chaque bruit suspect de son partenaire.
Enfin, ils rejoignent l’asphalte. Au stade de foot, ils se séparent, Daniel plongent vers le centre, Gaël s’élève vers le champs de mars. L’inquiétude d’avoir laissé seul Daniel parcourir les derniers 300 m le rongera toute la journée: aura-t’il glissé dans son garage, aura-t’il chuté dans l’escalier, aura-t’il dérapé dans sa douche?
37km, 800m d+, sol café au lait (mélange de neige et de boue), t° +/- 0°C.