A l’abris devant le foyer George Brassens, une silhouette attend. Elle pense bien qu’elle va être seule pour cette sortie dominicale, tant les conditions sont détestables: une grosse pluie tombe. Rapidement ses doutes sont levés par une autre silhouette qui descend la rampe des Oisillons et vient le rejoindre. Xavier ne sera pas seul, Gaël l’a rejoint. Le premier pensait bien trouver le second, tandis que ce dernier a finalement décidé de sortir à 8h45 en pensant bien qu’il y aurait quelqu’un.
Pilotes: Xavier et Gaël (pour ceux qui n’auraient pas suivi).
Quelques minutes plus tard, dans un panache de monoxyde d’azote et de dioxyde de carbone, une berline sombre issue d’une firme déloyale d’outre-Rhin se gare devant les 2 héros du jour. En sort un Daniel pas fier de ne pas rouler dans un véhicule dont la marque fait la fierté régionale depuis plus d’un siècle. Venu voir qui serait assez fou pour rouler dans ces conditions, il est quand même surpris de constater que 2 vttistes sont au rendez-vous. Après quelques tractations Daniel renonce à les accompagner, l’idée de sa charmante épouse l’attendant sous la couette étant plus forte que celle de se faire rincer toute une matinée en compagnie de 2 maboules.
Et il aura eu raison le bougre. Non pas que les conditions au sol furent difficiles, la pluie lessivant le sol, il n’est pas trop boueux. En témoigneront des vélos pas très sales. Par contre après plus d’1 heure à se faire rincer par le haut (pluie) et par le bas (éclaboussures que Xavier comparera à juste titre à une bonne séance d’aquabike), la température chute brutalement à l’approche d’Abbevillers, la pluie laissant place à la neige. 0°, puis bientôt -2°, autant dire que les extrémités copieusement arrosées depuis le matin se refroidissent très vite, à tel point que ça en devient vite insupportable. Les 2 compères décident d’abréger et de rentrer au plus vite. Mais qui dit vite, dit vitesse et donc frottement de l’air sur les extrémités gelées… qui en deviennent encore plus douloureuses!
Ils rentrent le plus vite possible en espérant ne pas perdre de doigts en route, ni de subir d’avarie mécanique qui aurait été dramatique pour ceux-ci. Heureusement le Bulls et BMC sont de véritables horloges.
Alors certes j’entends les moqueurs, les railleurs, ceux restés chez eux, bien au chaud au milieu de leur lit ou de leur épouse, qui se tordent de rire en lisant ces lignes. Mais vous messieurs, vous n’avez pas eu la chance de survivre au froid, vous n’avez pas eu l’immense bonheur de retrouver l’usage de vos doigts de mains comme de pieds, vous n’avez pu apprécier la douce chaleur d’une douche froide vous redonner lentement la sensation de votre corps profondément engourdi. Et jamais non jamais, vous ne saurez qu’il ne faut pas sortir sous une pluie battante en plein hiver.
Alea jacta est (aucun rapport mais ça en jette)!
25 km, 310m D+
Pas de photo, plus de doigts pour les prendre.