Janvier touche à sa fin, tout du moins c’est le dernier dimanche, et les vététistes sont toujours fidèles au RDV. Il faut dire que la douceur revenue et le peu de précipitations ne permettent pas à la neige d’arriver ni de tenir.
Alors bon, hiver fichu pour hiver fichu, autant faire du VTT. L’or brun est toujours là, lui. Un gisement inépuisable à Boue-court!
Citons le comme un encouragement, Philippe B. est là à l’heure. Il a surpris tous les autres: Dada, qui n’a même pas eu le temps de faire son entrainement hebdo de montée de marches; Pat qui s’accroche, reste à savoir si sa manivelle en fera autant; Bruno un peu diminué des suites de sa morsure par un animal qu’on ne trouve que sur les chantiers; Eric B, prêt à partir, mais qu’est-ce qu’il attendent nom d’un pipe; Eric P. avec sa fidèle doublure (et réciproquement) Pascal, qui imite très bien le Lionel en tenue de gendarme, mais qu’on ne s’y trompe pas, Lionel lui n’est pas là. Aurélien n’a pas ramené son Clyde, parti frayer avec d’autres vttistes du village d’à-côté (quoi? un autre club? vous emballez pas ils sont 2…); enfin bien qu’en avance par rapport à son retard habituel, Gaël. De toute façon il aurait tord de se priver car Bruno n’a pas encore sorti son vélo. En guest star qui tue le temps jusque 9h30, Jef.
Il a été demandé un rappel des entrainements pour ceux qu’on ne voit plus souvent:- 9h: avec ce formidable groupe, où l’on pratique joyeusement mécanique, orientation, déconne et parfois vaguement un peu d’effort- 9h30: avec Jef où c’est beaucoup plus sérieux nous a-t-on dit
Enfin le dernier est sur la selle, ils décollent, comme la maîtresse. Un petit tour par le parc des Cèdres, le château Fernand, puis direction Vita. Ils croisent déjà quelques chasseurs-cueilleurs (euh non ça c’était il y a 5000 ans), et commencent par un petit échauffement dans les bosses. Exercice qui ne plaît pas particulièrement à Eric qui veut déjà en découdre.
De l’autre côté du Vita ils atteignent la route et là stupeur: un bûcheron acharné a décimé la forêt de sapins. C’est bien simple, partout où le regard se pose 100m à la ronde, ce n’est que souches et troncs couchés. Une tornade se serait-elle abattue sur la région? Non rassure Pat’ qui les a vu à l’oeuvre: y’en a un qui tient le tronc, un qui coupe, celui qui tenait le tronc le bascule, ça rentre dans une machine, et il en sort un meuble IKEA.Saluons toutefois la qualité du travail fait car le single habituel est préservé. Mais c’est un peu triste. Conséquence de la sécheresse ?
Un peu plus loin sur le GR5 c’est pareil, le croisement est décimé, mais Pat’ toujours a une idée pour les motiver: un single inédit. au bout du chemin. C’est un grand moment de plaisir que ce single sinueux qui tourne autour des arbres. Surtout pour Eric P. qu’on entend crier des yahoo, wouhhhh, z’y va, tellement il prend du plaisir. Ils atterrissent bien plus sympathiquement que d’habitude sur la piste, comme quoi, il y a toujours des coins à découvrir, suffit de lever le nez du guidon.
A Seloncourt, ça sent la merguez à la salle omnisports. Malheureusement c’est trop tôt alors ils changent d’habitude et montent au cimetière. C’est l’heure de la pause, ils se contenteront de fruits secs et autres barres. Ils contournent le cimetière par le Sud-Est, rejoignent un chemin blanc puis trouvent un magnifique petit single, 2ème pépite de la journée. Même si Philippe essaye de jouer les rabats-joie, mais Bruno met les oh là. A force de zigzaguer dans la forêt ils rejoignent le point culminant, le château d’eau, et basculent de l’autre côté direction les 5 sapins.
Arrivé sur place, pas d’hésitation, ils se lancent vers la descente. Mais son entrée est bouchée par des arbres. Décidément… Pas grave, sous l’impulsion de Bruno, ils se faufilent à gauche du chemin. Philippe sert les fesses, Gaël essaye de passer, mais Philippe tient bon… Il ne se fera pas (sur)prendre ainsi.
A Thulay Bruno et Gaël montrent qu’il se comprennent parfaitement. Bruno demande où Gaël veut aller, Gaël lui explique, Bruno prend une direction et Gaël l’autre… Voilà voilà.
Mais ça valait le coup de suivre l’idée de Gaël, les chemins sont beaux, et surtout ça leur permet de repasser sur un lieu de pélerinage et de faire une prière à Saint Omoplatus.
C’est là que Pascal décide de faire sécession. Il rentre par le centre de Thulay, alors que Gaël rassure les autres qui commencent à s’inquiéter sur la suite du voyage, mais surtout l’heure d’arrivée. Après quelques explications contenant les mots boucle, Bondeval, single, Seloncourt, rentré pas tard, les autres (inconscients) semblent rassurés. Mais Gaël a surtout l’argument qui tue: il n’y a plus que de la descente.
« Descente, descente, qu’il disait… », maugrée Eric B. dans le single qui suit et qui est juste dans l’autre sens. Ils rejoignent l’emplacement du ravito 3 de la MTB et ne peuvent résister à parcourir cette partie très ludique de la boucle du 54 km. Toujours aussi sympa, mais cette fois une amélioration est apportée par Aurelien et Gaël: le 1er des 3 singles enduro léger qu’ils ont découvert un jour où ils faisaient la boucle à rebrousse poil.
Bon pour le trouver il faut chercher un peu. Une première tentative se solde par un cul de sac, et déjà la foi s’envole et le doute s’installe. Gaël se voit attribuer le surnom de Ballet, ce qui dans cet exercice n’est pas un compliment. M’enfin il persiste, prend une 2ème tangente, remarque un D sur un arbre et bingo trouve l’entrée du single! Fier de lui il se retourne pour que chacun reconnaisse son talent, mais ne dit rien face à la troupe aux vêtements et pour certains à la peau complètement écorchés par les ronces. Il croit même devoir appeler le samu pour Dada qui ressemble à un accidenté de la route, le visage en sang. Il est pas prêt de se raser à nouveau.
Le single est vraiment sympa, débouche parfaitement sur le suivant, sur lequel des petits tremplins ont poussé, mais ils n’empruntent pas le 3ème qui empêcherait de tenir l’horaire. La suite se fait par le magnifique et rapide sentier aux sculptures. Bien qu’assez sec, le terrain recèle quelques virages un peu glissants, et sur la pression de ses poursuivants, Eric B. commet la faute et va au sol. Bruno le punit immédiatement: « t’attends les autres et tu leur indiques le chemin »! Puis il sèche Gaël et s’en va seul savourer son maillot à pois. C’est qui le patron?!?
Ils oublient Bondeval, empruntent le petit single empierré après le banc-belvédère, et redescendent à l’entrée de Seloncourt. Sur la 2ème partie du sentier là aussi les tremplins ont vu le jour et à l’arrivée chacun y va de son exploit fictif digne de marseillais.
Retour par Seloncourt, bisous à Philippe au sommet de la route Seloncourt-Dasles, et à Eric P. dans Vandoncourt. Voilà c’est fini plus grand chose à faire si ce n’est rentrer. Enfin… pas tout à fait. Car dans Vandoncourt Bruno passe par la petite chapelle, et tout au bout on sait ce qu’il y a: une bande de pâture avec un canasson et surtout… Mais ne gâchons pas la surprise. Gaël en habitué passe sans encombre, les autres l’imitent, sauf Dada, resté un peu à l’arrière, qui vient s’empaler dans le fil de fer. Sous les crissements du métal sur la carrosserie du Wilier et devant les cris de ses collègues il arrête d’enfoncer la clôture, la prend par la main pour l’enjamber, et se met aussitôt à entamer une danse bien étrange. Avant les vélos électriques, on avait inventé la clôture électrique !
40km, 838m d+