La chaine subit de nombreuses contraintes lors de son fonctionnement.
Il y a 2 aspects à prendre en compte:
– la performance
– l’usure
Toute chaine produit par ses frottements une résistance au pédalage qui se calcule en watts. Pour faire simple: une partie de votre énergie est consommée par la transmission (mais pas que…). Le lubrifiant y joue un rôle avec plus ou moins d’abrasion.
Ces frottements ont un 2ème effet: l’usure. A force de tourner, de subir les contraintes, les contaminations de l’environnement (eau, poussière, feuilles, terre, …), la chaine va s’allonger légèrement.
Les maillons ne vont plus progressivement tomber dans le creux des dents des pignons et du plateau mais sur le côté, puis sur le haut des dents, jusqu’à sauter lors du pédalage. Une chaine trop usée va user de manière anticipée la cassette et le plateau. Or ces composants coûtent cher! Le lubrifiant a également un rôle sur l’usure car il est plus ou moins abrasif.
Des tests sérieux menés par des passionnés australiens ont établi les résultats suivants. Les produits testés sont pour la plupart mondialement distribués, donc faciles à trouver.
Avant de vous jeter dessus pour choisir le meilleur lubrifiant pour votre chaine, il est important de savoir qu’avant tout la chaine doit être la plus propre possible avant chaque lubrification, sans quoi…
J’invite les plus curieux à lire le test complet (c’est en anglais, mais les navigateurs proposent de traduire la page), vous y apprendrez beaucoup!
Le principe est le suivant: la chaine est montée sur un banc d’essai constitué d’un moteur et d’un cadre de vélo. Elle tourne pendant plusieurs cycles (blocks) de 1000km simulant différentes conditions (sec/humide, avec/sans contamination, contamination normale/extrême). La lubrification intervient tous les 400km Vous pouvez voir le banc d’essai ici.
Block 1: la chaine tourne sans contaminations (cas de la route propre)
Block 2: ajout de contaminations sèches (cas du VTT)
Block 3: la chaine tourne sans contaminations
Block 4: ajout de contaminations humides (cas du VTT jour de pluie)
Block 5: la chaine tourne sans contaminations
Block 6: ajout de contaminations extrêmes (cas du VTT l’hiver à Beaucourt 😉 )
L’allongement de la chaine est mesuré à la fin de chaque cycle. Lorsqu’il atteint 0.5mm en moyenne sur 7 endroits différents de la chaine, elle est considérée comme usée et le test s’arrête. Les lubrifiants protégeant le mieux de l’usure sont ceux qui passent le plus de blocks avec le pourcentage le plus faible.
Voici le classement des lubrifiants au cumul des cycles de tests.
En rose il s’agit de cires liquides à chauffer puis on y plonge la chaine pour un long bain. Ensuite il faut la faire sécher. Le plus efficace, mais très contraignant.
Les autres produits sont des produits en bouteille à appliquer directement sur la chaine. C’est le plus rapide et le plus facile: celui qu’on utilise tous.
En vert et bleu ce sont des produits liquides, prétendus secs pour les bleus.
En rouge les graisses.
Il faut également prendre en compte le prix des produits dans votre choix.
NB: les produits en aérosols ne sont pas recommandés pour votre santé, l’environnement ni votre chaine.
Comment lire le tableau? Le % indique le taux d’étirement de la chaine après chaque cycle.
6,6%: signifie que la chaine s’est étirée de 6.6% x 0.5 mm = 0.033mm. Elle est encore bonne.
102,9%: la chaine s’est étirée de 102,9% x 0.5 mm = 0.5145mm. Elle a commencé à attaquer la cassette et le plateau. Il faut la changer.
Le tableau ci-dessous montre la progression de l’usure après chaque cycle. En gros on repart de 0 à chaque cycle. Cela permet de voir l’effet des contaminations sur l’usure, et aussi la non linéarité de l’usure de la chaine. Une chaine à mi-usure à 1000km, ne fera pas forcément 2000km mais plutôt moins. D’où l’intérêt de surveiller régulièrement son étirement.
Dans le club, certains ont l’habitude d’utiliser le Squirt. Dans le tableau ci-dessous, on peut voir qu’il génère une importante usure de 20% tous les 1000km, mais aussi de 40% en condition humide et même de 97% en conditions extrêmes! A ce titre, l’Effetto Mariposa Flower Power wax est bien meilleur: 2% tous les 1000km, 32% sous la pluie, 32% en conditions extrêmes.
En synthèse:
– Les tests révèlent une corrélation entre une faible usure de la chaîne et des lubrifiants très efficaces dans des conditions réelles.
– Le choix et l’application du lubrifiant de chaîne peuvent se traduire par aussi peu que 2 000 km, mais aussi jusqu’à 20 000 km.
– Évitez les lubrifiants de chaîne « secs » courants si la durabilité ou les watts sont importants. La cire est reine.
– Garder les maillons de chaîne internes propres et exempts de contaminants tout en maintenant une lubrification constante est la clé du succès.
Vous voilà informé, alors bon choix et n’oubliez pas de soigner votre chaine!